AXUM dans ses états... et Nelson aussi
Au nord de l’Ethiopie, à deux pas de l’Erythrée et trois du Soudan, l’ancienne capitale axoumite jadis florissante (sans doute entre le Ve s avant J.-C. et le VII e après J.-C.), petite ville endormie depuis fort longtemps (bien que réveillée par les Italiens dans les années 35/jusqu’en 42), s’est réveillée grâce au retour de la stèle qui lui avait été volé (n’ayant pas peur des mots...) par les troupes Mussoliniennes en 1936. Vengeance oblige d’Adwa !
On pourra lire ici divers dossiers et articles (et photographies très récentes).
Cependant, un ami Anglais, ayant habité dans cette région, et nous ayant rendu visite en fin octobre 2008, nous a signalé un monument fort intéressant se situant tout à côté de chez lui, en Angleterre ; Il s’agit d’un moment à la gloire de NELSON, inspiré sans doute de l’expédition d’Henry SALT et de Georges VALENTIA. Voici son commentaire et les coordonnées :
Cher Monsieur ...
Following my visit to your exhibition a few days ago, when I mentioned the monument to Admiral Nelson near Portsmouth, I can do no better than refer you to the "Follies" website www.follytowers.com. If you click on to "Nelson Obelisk", you will find a description, with photos, of this monument. The "visitor" to which it refers, is me.
I think you will agree that the resemblance of the design to the largest stele standing at Axum cannot be merely coincidental, especially as the Nelson obelisk was erected only two years after Henry Salt’s visit to Ethiopia, when he made drawings. You can do a Google search of Henry Salt, when information will appear. There is also a biographical book "Henry Salt, Artist, Traveller, Diplomat, Egyptologist" published in 2001 ISBN 1-901965-04-x (paperback), which has a reproduction of his Axum drawing.
I hope this information is helpful and that you will excuse my writing in English.
Best Wishes from Keith Brown
Pour mémoire, voici divers articles concernant la fameuse stèle d’Axum rendue par les Italiens (heureusement ! contrat établi avant le retour... de Berlusconi...).
L’obélisque d’Axoum rendue à l’Éthiopie : des richesses insoupçonnées
À la demande des gouvernements éthiopien et italien, l’UNESCO envoie à la fin du mois une mission d’évaluation à Axoum, au nord de l’Éthiopie, en vue de la réinstallation sur son site d’origine de l’obélisque qui se trouvait à Rome depuis 1937. Sur la base de cette évaluation, un projet de réinstallation de l’obélisque et de valorisation du site sera élaboré par l’UNESCO et financé par l’Italie. Afin d’assurer son transport, le monument a été découpé en trois parties. Il sera acheminé par avion depuis l’aéroport de Rome.
Le 18 novembre dernier, les gouvernements éthiopien et italien ont signé un accord sur le retour de l’obélisque d’Axoum, dans le cadre de la Convention relative à la protection du patrimoine mondial culturel et naturel de 1972. A ce titre ils ont demandé la collaboration de l’UNESCO. Le site archéologique d’Axoum a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 1980. La Convention du patrimoine mondial engage les États parties « à apporter leur concours à l’identification, à la protection, à la conservation et à la mise en valeur du patrimoine culturel et naturel ».
« Ce geste hautement symbolique, issu d’un commun accord entre l’Italie et l’Éthiopie, ne peut que réjouir toute la communauté internationale. C’est un moment historique », a déclaré le Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura. « Après 68 ans d’exil, l’obélisque d’Axoum retourne au cœur de l’Éthiopie antique, dans la région du Tigré. Il sera de nouveau érigé dans son royaume qui, selon le philosophe perse Mani, était "le troisième du monde" et dont les vestiges figurent parmi les premiers sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. »
Devenue symbole de l’identité du peuple éthiopien, cette stèle funéraire de 160 tonnes et de 24 mètres de hauteur a 1700 ans environ. En 1937, elle avait été emportée à Rome par l’armée italienne.
La première des trois parties de l’obélisque d’Axoum est arrivée le 19 avril en Éthiopie par avion. Les deux autres éléments de l’obélisque qui se trouvait à Rome depuis 1937, seront acheminés vers Axoum (site du patrimoine mondial) dans les jours qui viennent.
La mission d’experts de l’UNESCO a conduit son travail d’évaluation du terrain sur la base de laquelle un projet de réinstallation de l’obélisque et de valorisation du site sera élaboré par l’UNESCO. Les archéologues, anthropologues, ingénieurs et géophysiciens qui participent à la mission ont travaillé en étroite collaboration avec des experts d’organisations éthiopiennes.
« Nous avons trouvé des richesses insoupçonnées dans le sol du site d’Axoum », a déclaré Elizabeth Wangari, du Centre du patrimoine mondial qui a participé à la mission. « Des technologies de pointe nous ont permis de sonder le sol jusqu’à 6 mètres de profondeur. Nous avons découvert des chambres souterraines et d’importants vestiges archéologiques. De nouvelles études s’imposent avant de procéder à l’érection de l’obélisque. »
Document RFI : Après soixante ans de vaines promesses italiennes et de longues querelles diplomatiques, le fameux obélisque d’Axoum quitte enfin Rome pour rentrer en Ethiopie et retrouver ainsi la place qu’il n’aurait jamais du quitter. En 1937, le dictateur italien Benito Mussolini avait voulu célébrer à sa manière le quinzième anniversaire de la « marche sur Rome » des chemises noires fascistes, par le vol du principal symbole de l’histoire et de l’identité du royaume pré-chrétien d’Axoum, qu’il a fait placer devant le ministère des Colonies (devenu ensuite le siège de la FAO), et célébrer ainsi son éphémère « empire africain ». La stèle haute de 25 mètres a dû être coupée en trois morceaux, pour pouvoir être transportée par avion jusqu’à Axoum. Le premier segment a quitté lundi soir Rome, à bord d’un avion cargo Antonov (An-124) – loué en Ukraine – pour atterrir tôt le lendemain matin sur le petit terrain d’aviation d’Axoum, qui ne dispose même pas d’une couverture radar. Ainsi le plus grand avion du monde – il mesure 69,1 m, peut transporter jusqu’à 120 tonnes et dispose d’une autonomie d’environ 5 000 km – a pu effectuer la première rotation Rome-Axoum, apparemment sans encombre. Dans l’indifférence totale des Italiens mais pour la plus grande satisfaction des Éthiopiens, à commencer par le Premier ministre Meles Zenawi, lui-même originaire de la ville voisine d’Adua, symbole de la plus grande victoire remportée en 1896 par une armée africaine contre les envahisseurs italiens. « L’obélisque appartient à notre héritage, il fait partie de nous », a expliqué la semaine dernière Ledtu Ayalew, porte-parole d’un mouvement d’opposition, la Coalition pour l’unité et la démocratie (CUD). Quant au gouverneur de la région du Tigré, il a fait savoir il y a quelques jours que des milliers de personnes se dirigeaient déjà vers Axoum, la capitale historique du royaume, afin d’accueillir dignement la stèle enfin restituée. Avant même que le premier élément de l’obélisque n’ait quitté Rome. Une façon de forcer quelque peu la main au gouvernement de Silvio Berlusconi, qui récemment s’est montré très réticent à restituer une stèle que ses prédécesseurs ont mille fois promis de remettre à son légitime propriétaire ? C’est en effet en 1947, lors de la signature du traité mettant fin à la deuxième guerre mondiale, que l’Italie a promis à l’empereur Hailé Sélassié de restituer l’obélisque d’Axoum. A ses frais et dans les dix-huit mois. Le présent italien Oscar Luigi Scalfaro, lors d’un voyage à Addis Abeba, l’avait de nouveau proclamé solennellement, il y a une dizaine d’années, devant la foule d’Addis Abeba. Entre temps, le « negus negesti » (roi des roi) Sélassié avait néanmoins obtenu, non sans peine, la restitution de la célèbre statue du Lion de Judas ; et, impuissant face à la bureaucratie romaine dirigée par de vieux coloniaux peu repentis, semblait résigné à laisser la stèle d’Axoum au beau milieu d’un rond-point romain, minée par la pollution avant d’être sérieusement endommagée par la foudre. Finalement, ce sont ses successeurs qui ont eu gain de cause, en dépit de l’opposition de l’ancien ministre de Berlusconi Vittorio Sgarbi, qui a tout fait pour empêcher la restitution de la stèle, soulignant que cela risquait de coûter cher à l’Italie. Etat préoccupant L’Italie s’est en effet engagée à couvrir le coût de cette opération plutôt compliquée et délicate, qui comprend, outre le transport par avion, la restauration de l’obélisque et surtout sa réinstallation sur un socle digne de la plus belle stèle (funéraire ?) vieille d’au moins dix-sept siècles, au cœur de l’ancien royaume d’Axoum, au milieux de celles qui ne l’ont jamais quitté. Une opération qui s’annonce longue, chère et difficile. Car il faut d’abord que les différents segments de la stèle soient rassemblés et ensuite transportés, par camion, jusqu’à la plaine des obélisques, située à quelques 4 kilomètres de l’aéroport d’Axoum, qui est l’un des sites les plus intéressants de la planète, car, selon certains archéologues, le royaume d’Axoum était non seulement l’héritier de mythique royaume de Saba, mais presque aussi important que celui de Rome ou de Perse. Cette tâche revient officiellement à l’Unesco, mais son financement est assuré par la Coopération italienne, qui l’avait chiffré à sept millions d’euro il y a quelques mois. Aujourd’hui on avance plutôt le chiffre de dix millions d’euro, mais ce n’est qu’une simple évaluation. La plaine des obélisques d’Axoum est en effet dans un état plutôt préoccupant : une soixantaine d’obélisques s’y trouvent, mais la plupart d’entre eux gisent par terre, parfois brisés en plusieurs morceaux, tous à moitié recouverts par de hautes herbes. D’autres penchent dangereusement, mais, pour le moment, sont toujours debout. L’Italie craint-elle d’avoir à dépenser à Axoum autant d’argent qu’elle a dépensé à Pise, pour redresser quelque peu sa fameuse tour ? Les Éthiopiens, espèrent, après avoir fêté comme il se doit le retour au bercail de la stèle d’Axoum, qu’elle puisse attirer des touristes du monde entier. Le gardien de ce site, Atobrhane Gebrewaad, cité par le Corriere della Sera, se plaint que seuls deux ou trois groupes par jour visitent Axoum. Mais il est vrai que l’on peut visiter seulement la tombe du roi Remhai, auquel on doit l’obélisque volé par Mussolini. Alors que, juste en face du site, se trouve la basilique de Sainte Marie de Sion, où les empereurs se faisaient couronner, qui comprend en réalité plusieurs églises. On ne visite véritablement que la plus moderne, ouverte à tous. Les autres, qui contiennent de véritables trésors (dont des icônes polychromes de grande valeur) sont interdites aux femmes. Quant à la fameuse chapelle qui, selon tradition, abriterait l’Arche de l’Alliance bâtie par Moïse lui même et arrivée (on ne sait comment) à Axoum mille ans avant J.-C., elle est interdite à tout le monde. Article publié le 19 avril 2005
Informations de l’Unesco :
En 2005, après le retour d’Italie de la stèle éthiopienne dans son pays d’origine, l’UNESCO a contribué à la réinstallation de l’obélisque d’Axoum (Stèle 2) en coopération avec le gouvernement italien, qui a financé l’opération.
Historique de l’obélisque d’Axoum La stèle funéraire âgée d’environ 1700 ans, pesant 160 tonnes et s’élevant à 24m de hauteur, est devenue le symbole de l’identité du peuple éthiopien. Cette stèle se trouvait à Rome depuis 1937. Le site archéologique d’Axoum a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial en 1980. Le 18 novembre 2004, les gouvernements éthiopien et italien ont signé un accord sur le retour de l’obélisque d’Axoum, dans le cadre de la Convention relative à la protection du patrimoine mondial culturel et naturel de 1972.
Coopération avec l’UNESCO En vertu de cette Convention, les deux états parties ont requis la coopération de l’UNESCO. L’Italie a pris en charge le coût du retour de l’obélisque vers son site originel, une opération délicate et sans précédent.
Retour de l’obélisque Après examen approfondi, les experts italiens ont élaboré le trajet de retour de l’obélisque à Axoum. La photo ci-dessous montre quelques détails de ce transfert.
Dès son retour en Ethiopie, les opérations complexes et minutieuses d’assemblage du monument puis d’élévation en position verticale ont été entreprises par l’UNESCO, grâce au financement du gouvernement italien. Cette opération a débuté en mars 2006 et devrait prendre en 2008. Les étapes suivantes sont prévues :
la préparation des fondations pour soutenir l’obélisque et l’échafaudage temporaire ;
la construction d’un remblai pour y faire glisser les pièces de l’obélisque avant de les relever pour les mettre en place ;
- la construction d’une tour en acier, haute de 33 m et d’un poids de 150 tonnes ;
- la jonction des blocs avec des barres de fibre de carbone pour assurer une stabilité sismique ;
- le nettoyage et la restauration de l’obélisque avant le déplacement de la structure d’échafaudage ; l’aménagement final du site.
Risque zéro Le principe clef de cette opération a été de réduire les risques au minimum à tous les niveaux. Le projet a inclus une évaluation soigneuse des incidences sur l’environnement en utilisant des méthodes de technologie de pointe pour étudier les structures archéologiques souterraines et envisager une solution de haute technologie pour la réinstallation de l’obélisque.
Documents joints
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AXUM : retour de la stèle "romaine" (Zip - 740.8 ko)divers articles (Unesco) sur l’histoire et le retour de la stèle axoumite en 2005